La Confédération syndicale internationale organise chaque année, le 7 octobre, la journée internationale du travail décent. Les membres de la plateforme belge pour le Travail décent mènent campagne sous le slogan : “Halte à la cupidité des entreprises, le monde a besoin d’augmentations salariales”.
À l’occasion du 10e anniversaire de la Journée internationale du Travail décent, les syndicats et plusieurs organisations de la société civile se mobilisent pour généraliser le travail décent partout dans le monde. Cette thématique doit se trouver au centre des politiques afin de relancer la croissance économique et de bâtir une nouvelle économie mondiale qui place les citoyens au premier rang.
L’accent est mis cette année sur la nécessité de veiller à ce que les salaires minimums soient suffisants pour garantir un niveau de vie décent et que tous les travailleurs et travailleuses bénéficient d’augmentations salariales. Les gouvernements doivent entendre l’appel lancé par les travailleurs et les travailleuses en faveur de salaires décents, d’une stabilité et d’une sécurité de l’emploi. Cela signifie que les salaires minimum doivent être suffisamment élevés pour assurer un niveau de vie décent. Tous les travailleurs et toutes les travailleuses doivent avoir le droit d’adhérer à un syndicat et de négocier collectivement.
Dans le cas précis de l’Afrique du Sud où les syndicats COSATU, FEDUSA et NACTU soutenus, entre autres, par les syndicats belges, des ONG et l’Organisation internationale du Travail, tous en front uni, se battent pour obtenir via le dialogue social un salaire décent obligatoire inscrit dans la législation nationale sur le travail. L’introduction d’un salaire décent constitue le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté. Début 2017, les partenaires sociaux sud-africains ont conclu un accord sur ce sujet. Il doit encore être repris dans la législation nationale afin que personne ne soit oublié.
Au Cambodge, la fédération syndicale C.CAWDU se bat également en faveur d’un salaire minimum décent pour les nombreux travailleurs et travailleuses de l’industrie textile locale. Ce secteur représente 80 % des exportations du pays, alors que les salariés, essentiellement des femmes, doivent travailler dur pour un salaire de survie. Les pouvoirs publics acceptent de négocier un salaire mensuel minimum de 160 $, tandis que le syndicat du textile C.CAWDU situe le salaire minimum indispensable autour de 223 $. Finalement, les syndicats ont accepté de transiger sur le montant de 170 $, espérant une prime complémentaire pour le transport ou la nourriture. C’est probablement la dernière occasion de mener un “dialogue” sur le salaire minimum, puisque le gouvernement a préparé une loi réduisant considérablement le rôle des syndicats dans la fixation des salaires.
Dans le cadre de l’Agenda 2030, la Plateforme belge pour le travail décent appelle notre gouvernement à poursuivre son investissement dans la promotion de l’action de l’Organisation internationale du Travail, de sorte que le droit à un travail décent, à la protection sociale, au dialogue social, et la défense des droits des travailleurs soient garantis.